Une semaine en maternelle : mon enfant pleure encore, que faire ?


Enfant / mardi, septembre 11th, 2018

Votre enfant a fait sa rentrée en maternelle ? Et voilà une semaine que la rentrée est passée et qu’il continue de pleurer chaque matin. Pourtant, tout l’été, il a raconté à qui voulait l’entendre qu’il rentrait en petite section et la veille du grand jour, il a dormi avec son cartable …

Essayons d’y voir plus clair…. pour pouvoir l’accompagner au mieux dans le début de cette aventure.

Les pleurs, quels pleurs ?

C’est la saison des mouchoirs qui commence, avant les rhumes d’hiver, les pleurs de la rentrée.

Il pleure à la maison à l’idée d’aller à l’école. Et après ? « Il a l’air de prendre sur lui et me quitte sans trop de difficulté. »

Il pleure (très très très fort) quand je le quitte … Et après ? « Une fois partie, la maîtresse me dit que la journée se passe bien. »

Il pleure à différents moments de  la journée.  Le moment de séparation est assez difficile, puis ses pleurs reprennent à certains moments de la journée assez bien identifiés : la fatigue de fin de matinée, à la cantine, à la sieste, une dispute avec un copain …

Que peut-il bien se passer dans la tête de nos tout-petits ?

Ils expriment leur préférence ….

Ils étaient bien en vacances en famille et ne voient pas pourquoi cela s’arrêterait.

Ils réalisent que l’école ce n’est pas une seule fois et un nouveau cartable, mais que c’est tous les jours avec ses joies et ses difficultés.

Au moment de vous quitter, ces enfants, fautes de mots, diront leur désaccord en pleurant ….

Ils expriment leur fatigue ….

Malgré tous nos efforts, les vacances sont rarement réellement reposantes pour nos enfants. Entre la tombée de la nuit tardive et le rythme familial ou amical, c’est assez rare qu’ils arrivent très reposés à la rentrée.

Et, pour eux, la  vie collective est fatigante et riche d’émotions.

Régulièrement dans la journée, notre tout-petit a besoin de relâcher ses tensions et cela passe par des pleurs.

Enfin, certains expriment leur inquiétude ….

L’enfant entre vers trois ans à l’école maternelle. Cet âge marque la fin d’un « processus » appelé « séparation-individuation », qui a débuté à sa naissance et qui se termine par la conscience d’être séparé et individué. Le petit enfant sait que, lorsque sa maman part, elle va revenir. Dans sa tête, la représentation de sa maman reste permanente, malgré son absence physique. Il n’y a plus de montée d’angoisse, il porte en lui cette réassurance que sa maman reviendra.

Alors qu’à la crèche, la maman accompagne la transition et que, petit à petit, une référente, se substitue à elle pendant la journée ; A l’école, la rupture est plus brutale – parce qu’aussi, il a acquis, ou presque, cette maturité affective qui lui permet de le gérer : quand sa maman part, il est malheureux, mais il est en capacité de se dire qu’elle va revenir. Il est capable d’unifier ses pensées.

Les pleurs sont classiques dans les premiers temps : l’enfant est perdu dans ce groupe plus grand, l’enfant se sent moins choyé que chez la nounou ou à la crèche, l’enfant passe ce cap de maturité plus lentement que d’autres … Ces larmes marquent la fin de cette période de développement. L’enfant a besoin d’exprimer son inquiétude et cherche une « dernière » réassurance.

Ces pleurs de la rentrée sont une manière de vous dire toutes ces choses-là ….

 Voici quelques trucs et astuces pour aider votre enfant à passer ce cap :

Essayez de comprendre qu’elle est la cause de ces pleurs ….

  • Faites-vous aider par la maîtresse pour savoir : la fréquence et la durée des pleurs et éventuellement les éléments déclencheurs.
  • Puis, avec votre enfant posez des mots sur les facteurs de tensions que vous avez identifiés, aidez-le à verbaliser ses difficultés …
  • Ensemble trouvez des solutions qui lui permettront de vivre au mieux ces « nœuds » dans la journée.

Mettez en place un plan « départ serein » :

  • Cela commence par une heure de réveil avancée de 15 minutes … Désolée de le proposer de manière si brutale, mais cela marche si bien …
    Vous serez ultra-détendue, s’il ne veut plus s’habiller tout seul, s’il ne sait plus où est son doudou, si, ce matin-là, il déclare que le lait est trop chaud ou qu’il n’aime plus la confiture à la fraise …. Vous aurez tout votre temps et prendrez naturellement avec beaucoup plus d’humour et de patience ces petites contrariétés ….
  • Avant d’entrée dans la classe, sur le chemin de l’école, vous pourrez commencer à le préparer à ce moment difficile qu’est la séparation (attention pas une heure avant, simplement les quelques petites minutes avant d’entrer dans l’établissement) : « Avant d’entrer dans la classe, tu mettras ton manteau au porte-manteau, ensuite je te ferai un gros baiser, et toi aussi tu m’en feras un pour que je passe une bonne journée ; nous nous dirons au revoir ; je viendrai te chercher ce soir à la garderie ; toute la journée, je continuerai de penser très fort à toi ! »
  • Une fois le rituel annoncé et passé, ne faites pas durer trop le moment ! Installez-le à une activité et …. filez ! Soyez-sûres que s’il se met à pleurer la maîtresse s’en occupera.

Favorisez le lien avec la maîtresse …

Spontanément, on dit à un enfant qui entre à l’école : « Tu vas te faire des copains. », c’est vrai, mais cela ne sera pas nécessairement son premier moteur.  Les autres enfants peuvent même générer en lui une certaine inquiétude. Ce qui lui donnera confiance et qui le motivera, c’est de trouver en sa maîtresse, un point d’appui, une référente. Si j’étais vous, je lui parlerais surtout de la maîtresse et de l’ADSEM : ce sont ces liens-là qui doivent être créés pour que votre enfant puisse évoluer en confiance dans son nouvel environnement. Je mettrais en avant leurs qualités, je l’accompagnerais chaque matin et chaque soir auprès d’elles pour qu’il puisse bien leur dire « bonjour » et « au revoir » et qu’il ait l’occasion d’échanger quelques mots en plus ….

Je me souviens de l’entrée de mon fils en petite section : La maîtresse s’était postée à l’entrée de la classe, elle faisait rentrer chaque élève l’un après l’autre, elle prenait le temps d’échanger quelques mots avec chacun d’entre eux, son regard était doux et confiant. Mon fils l’a senti, il a été conquis dès le premier instant. Il nous a quitté serein, disponible à l’apprentissage.

Et, si les pleurs persistent dans le temps

C’est peut-être que cette séparation résonne particulièrement fort en votre enfant. En remontant le temps et son histoire, pensez-vous qu’il y ait eu une séparation mal vécue : une naissance difficile, un sevrage brutal,  une hospitalisation, une garde peu adaptée,… ? Si, oui, alors, c’est sans doute l’occasion d’en reparler avec votre enfant pour libérer les émotions vécues à ce moment-là de sa vie : il a vraisemblablement associé la séparation avec une grande angoisse, une angoisse de mort. Cette association d’une certaine manière l’empêche de grandir. L’entrée à l’école lui rappelle ce moment-là et cela génère en lui une émotion très forte qui le bloque. Prenez du temps avec lui, posez des mots, rassurez-le, accompagnez-le… et si besoin faites-vous aider ensemble par un psychothérapeute.

Et pour vous ?

Ne culpabilisez pas et ne vous inquiétez pas … L’entrée à l’école est une étape et ne présage en rien le reste de sa scolarité ni sur le plan scolaire, ni sur le plan amical.

Apportez-lui tout le réconfort et l’attention qu’il faut avant et après l’école, tout en restant ferme et confiante pour lui dans son intégration. Et, encore une fois favorisez le lien enfant-maîtresse !

Allez, courage, à la Toussaint, cela sera comme s’il avait toujours été dans cette école !

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